Vendredi 18 juin, découverte de l' hôpital psychiatrique
Ce matin, il est 7h30, l'ambulance de l'hôpital nous attend devant notre guesthouse. On s'aperçoit que l'ambulancier parle un peu français et il essaie d'entretenir la conversation avec nous pendant le trajet.
On arrive au bout d'une demi-heure à l'hôpital et on découvre les locaux avec un bâtiment tout neuf et d'autres bâtiments très très délabrés, où dorment les patients. On a rencontré le personnel dans une salle de staff très atypique dans laquelle se dresse au fond de la salle un immense voile rouge avec l'étoile vietnamienne et le symbole communiste. Devant, une statue d'Hô Chi Minh décorée avec des fleurs. Mais l'ambiance nous a vite rassurés. Le directeur est très accueillant et très gentil, on sent qu'il a vraiment envie de faire le maximum pour le bien-être des patients et du personnel. Il recherche des fonds pour son hôpital et surtout le financement de la cantine. La plupart des patients viennent de la campagne et la majorité est pauvre, du coup pour payer les repas le directeur ne peut pas compter sur la famille des patients, souvent éloignée, et n'ayant pas les moyens financiers de subvenir à leurs besoins en nourriture. D'autant plus que c'est la famille qui s'occupe généralement de la toilette.
On a découvert une équipe très chaleureuse, désireuse de progresser en français car motivée par le fait d'une formation future en France. Seuls les deux meilleurs en français ont l'opportunité de partir chaque année en France pour une formation. On s'est donc présenté à tour de rôle, on a essayé de parler très lentement pour se faire comprendre et on a été étonné du niveau déjà acquis. C'était mignon d'entendre certaines formulations comme une jeune femme disant : "je prépare un enfant" au lieu de "je suis enceinte" et de rencontrer un psychiatre ne parlant pas français mais qui insiste sur le fait qu'il connait beaucoup la littérature française et apparemment Jules Verne serait Marseillais... On n'a pas encore confirmé l'info .
On a visité la cuisine (pour l'atelier cuisine des patients) avec deux expatriés français, Pierre et Virginie, qui font du commerce équitable : producteurs de café, de gateaux et de miel. Ils souhaiteraient faire participer les patients à la production de biscuits. La cuisine est jolie mais il manque tout le matériel de cuisine comme les couverts, les batteurs électriques... On a surtout visité les ateliers : peinture sur soie, confection d'écharpes et de bijoux... Au final on était content de la visite même si le fait que les épileptiques soient considérés comme des "malades mentaux" au Vietnam a heurté notre sensibilité de jeunes étudiants en medecine. Après, on a été invité par Pierette au resto de nems sur mesure !!! On avait hâte de démarrer le projet.
Maud.